Le conte c’est comme la mayonnaise
La recette qui fait que ça prend ou pas…
Le conte c’est comme la mayonnaise…
Hélas -trois fois-, je ne peux que décrire les circonstances de cet étrange et merveilleux moment. Si je parle de miracle, c’est que je ne peux pas expliquer ce phénomène. Par contre, c’est tellement beau et fugace que j’ai envie d’en parler. Plusieurs fois, dans un passé assez récent, j’ai vécu ce moment précieux et j’en suis toujours éberluée. Je sais que je ne suis pas la seule à qui c’est arrivé et je pense que c’est lié aux arts vivants. Je m’en vais donc vous dire en quelles circonstances il se produit.
Avertissement
Il est bon de préciser ici que je ne suis pas une « ravie de la crèche », que ma santé mentale est aussi satisfaisante que possible, que je ne suis pas devenue mystique, et ne suis adepte d’aucune pratique magique. Par ailleurs je ne suis sous l’effet d’aucun produit stupéfiant – à l’exception notable du chocolat Vous voilà donc rassuré, je continue.
Recette -aléatoire-
Prenez une conteuse -ou un conteur, s’agirait pas d’oublier l’écriture inclusive qui fait fureur en ce moment, mais ce n’est pas le sujet ici -. Choisissez bien : Il faut quelqu’un qui ait un peu d’expérience, une dose d’écoute et de patience, de générosité et un caractère bien trempé, bref, un conteur ou une conteuse. Posez comme postulat que la rencontre entre le conte et la personne qui conte ait eu lieu, un peu comme un coup de cœur ou encore de foudre.
Il faut donc un conte aussi, ou une histoire, ou une légende.
Un public. Alors là, peu importe qu’il soit nombreux ou pas, il suffit que ce ne soient pas des tout-petits (avec les tout-petits, le phénomène est rare mais surtout, différent), et qu’il soit venu là pour écouter – Oui, parce que, s’ils sont venus pour danser… Ne riez pas, ça arrive –
Après c’est comme la mayonnaise…
Ça prend ou pas. Mais si ça prend, ça devient formidable. C’est là que tout se complique. Conscient de cette osmose, le conteur (ou la conteuse) ne doit pas se délecter et devenir un-e orateur-trice « hors pair » qui exhibe sa performance, mais lâcher prise et laisser faire. On n’y arrive pas toujours – Moi du moins. Ah ! Ego, ego, sors de ce corps ! –
Alors, inspiration conjuguée au savoir-faire et à la technique, ego muselé, le conte peut se mettre à frémir. Je ne sais pas comment décrire ce moment suspendu dans le temps où tout se passe comme si les émotions de la salle vibraient en même temps sur la même fréquence. C’est beau, c’est intense et c’est pour ces frémissements que je suis conteuse. Certains appellent ça « toucher les pieds des Anges » – Beurk ! ils se lavent pieds les Anges ? -.
Je vous souhaite de nombreux frémissements…
Alors plutôt que le bonheur, la fortune, la gloire ou je ne sais quelle chimère – et si vous obtenez tout ça, j’en serai quand même ravie pour vous -, je vous souhaite une vie remplie de frémissements en tous genre. Tressaillez, frémissez, frissonnez et faites-le dans une salle de spectacle vivant !
Vous avez déjà frémi au spectacle ? Quand ? Comment ? Où ?
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