Petite, ma mère me racontait… Beaucoup. Pas tant des contes que son histoire de vie. C’est elle qui m’a plongée dans le ravissement de l’oralité.
« Épouvantable bavarde ». Toute mon enfance a ensuite été émaillée de cet épithète qui revenait sans cesse, en plus ou moins gros, en plus ou moins rouge.
On devrait écouter ses maîtres. Pourtant mon oreille est grande aussi. Est-ce à dire que l’on n’entend bien que ce que l’on est prêt à accueillir ?
D’abord institutrice, puis comédienne professionnelle. Comédienne c’était un vrai choix.
Sur les planches, j’ai appris à donner de la voix dans le théâtre classique, moderne, burlesque, les tournées, les arts de la rue, le mime, le clown…
Et un soir, par hasard, il y a plus de 25 ans, sur mon chemin de comédienne, j’ai rencontré une conteuse. Enfin, j‘ai entendu… C’était décidé, je serais conteuse !
J’ai commencé alors un long travail de formation et de recherches. En 2008, je contais enfin. Depuis je continue doucement mon chemin vers plus de sincérité, plus de proximité, moins d’artifices. Je suis allée boire à la source d’autres grands conteurs : Henri Gougaud en 2018, Michel Hindenoch en 2019 et 2020.
Curieuse, j’ai exploré la voie de l’origine des mythes, légendes et contes avec Jean-Loïc Le Quellec, anthropologue et maître de recherches au CNRS, en 2019. Emmanuelle Saucourt, ethnologue et formatrice, m’a apporté des pistes à propos des sources du conteur et de son répertoire, en 2019 et 2020.
Et puis je conte, je conte… Partout où les oreilles se posent. Pour mon plus grand plaisir. C’est ma voie… Ma voix… Et ce n’est pas par hasard.